Les pays africains sont-ils prêts à faire au Coronavirus ?

- Date: 07 02, 2020
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L'Afrique est l'un des deux seuls continents où aucun cas de coronavirus n'a été confirmé.
Toutefois, les experts ont averti qu'il se pourrait que le premier cas ne soit pas confirmé dans bien longtemps, compte tenu des liens de plus en plus étroits en l'Afrique et la Chine.
Au moins 565 personnes sont mortes et plus de 28 000 cas ont été confirmés dans le monde, la plupart en Chine.
La semaine dernière, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l'épidémie de coronavirus constituait une urgence sanitaire mondiale - en grande partie à cause des craintes que les pays pauvres ne soient pas en mesure de faire face à une épidémie.
"La principale raison de cette déclaration n'est pas ce qui se passe en Chine mais ce qui se passe dans d'autres pays. Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage à des pays dont les systèmes de santé sont plus faibles", a déclaré le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les systèmes de santé de nombreux pays africains sont déjà aux prises avec la charge de travail existante, alors peuvent-ils faire face à une nouvelle flambée d'une maladie hautement infectieuse ?
Michael Yao, responsable des opérations d'urgence de l'OMS en Afrique, note que certains pays du continent "ont le minimum pour commencer - ils ne partent pas de zéro".
"Nous savons à quel point le système de santé est fragile sur le continent africain et ces systèmes sont déjà submergés par de nombreuses épidémies en cours, il est donc essentiel pour nous de détecter plus tôt afin de pouvoir prévenir la propagation".
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Jusqu'au début de cette semaine, il n'y avait que deux laboratoires en Afrique - l'un au Sénégal et l'autre en Afrique du Sud - qui disposaient des réactifs nécessaires pour tester les échantillons. Ils travaillent comme laboratoires de référence pour les pays de la région.
L'un des laboratoires, l'Institut Pasteur de Dakar, au Sénégal, est depuis longtemps en première ligne de l'innovation médicale en Afrique, notamment en matière de recherche sur la fièvre jaune.
Cependant, cette semaine, le Ghana, Madagascar, le Nigeria et la Sierra Leone ont annoncé qu'ils pouvaient également effectuer des tests.
L'OMS envoie également des kits à 29 laboratoires sur le continent pour s'assurer qu'ils ont la capacité de traiter le virus et aussi pour aider à tester des échantillons provenant d'autres pays si nécessaire.
On espère toutefois que d'ici la fin du mois, au moins 36 pays africains seront équipés pour effectuer des tests spécifiques au coronavirus.
La capacité des pays africains à diagnostiquer correctement les cas "dépend des nouveaux réactifs mis à disposition par la Chine et l'Europe", déclare le Dr Yao.
La Croix-Rouge nigériane affirme avoir mis en alerte un million de volontaires. Son secrétaire général, Abubakar Ahmed Kende, a déclaré que cette mesure visait à empêcher la propagation éventuelle du virus dans le pays et à contenir la flambée de fièvre de Lassa dans tout le pays.
En Tanzanie, le ministre de la santé, Ummy Mwalimu, a annoncé que des centres d'isolement avaient été identifiés dans le nord, l'est et l'ouest du pays. Des thermomètres ont été stockés et plus de 2 000 agents de santé ont été formés.
Plusieurs pays, dont le Kenya, l'Éthiopie, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Botswana, ont traité des cas suspects, les plaçant en quarantaine pendant que des tests étaient effectués.
Jusqu'à présent, tous ont été testés négatifs pour le virus.
Le ministère ougandais de la santé a confirmé avoir mis en quarantaine plus de 100 personnes qui sont arrivées à l'aéroport international d'Entebbe.
Certaines de ces personnes ont été mises en quarantaine dans deux hôpitaux à Entebbe et Kampala, tandis que d'autres ont été invitées à rester chez elles.